L’auto-efficacité est la confiance en sa propre capacité d’effectuer une tâche ou de gérer une situation. Un enfant qui a un sentiment d’auto-efficacité est convaincu d’avoir les compétences nécessaires pour prendre sa vie en main et atteindre ses objectifs. L’auto-efficacité, c’est aussi – et peut-être de manière plus importante encore – apprendre à persévérer face à un obstacle ou à un revers.
Les parents ont de nombreux moyens à leur disposition pour inculquer l’auto-efficacité à leur enfant.
Aidez votre enfant à échouer encore et à échouer mieux
Une des principales erreurs que les adultes commettent est d’empêcher les enfants de connaître l’échec. Certains parents bien intentionnés veulent éviter toute déception à leur enfant. Mais un enfant qui ne subit jamais de revers n’apprend pas à avoir recours à des stratégies internes pour y faire face. Ses parents réduisent ainsi sa capacité à surmonter les déceptions de la vie.
Apprenez plutôt à votre enfant à mieux échouer. Un enfant apprend la persévérance en faisant de nouvelles tentatives après avoir essuyé un revers. Lorsqu’il subit un revers, expliquez à votre enfant que chaque tentative infructueuse est une expérience instructive, une étape sur le chemin de la réussite. Vous détournerez ainsi son attention de l’échec pour la concentrer sur une question plus constructive, par exemple « que puis-je faire différemment la prochaine fois que j’étudierai pour ce test? ». Ainsi, l’enfant apprend à s’adapter à l’échec ou à la déception, à ne pas baisser les bras.
Aidez votre enfant à se fixer des objectifs réalistes à court terme
En apprenant à votre enfant à se donner des objectifs réalistes, vous le préparez à mieux échouer. Les objectifs à court terme sont plus tangibles que ceux dans un avenir plus lointain. Ils font paraître les tâches plus faciles à gérer et supposent un retour d’information plus fréquent, ce qui encourage l’auto-efficacité.
Faites l’éloge de l’effort, pas des capacités
Forgez la conviction que les capacités peuvent toujours changer. Encouragez la persévérance et la persistance comme moyens de surmonter les obstacles. Dans une étude de grande envergure de l’Université Columbia menée auprès de 400 enfants, les psychologues ont découvert que l’éloge des capacités, par exemple « tu es intelligente », conduisait à la peur de l’échec. Par conséquent, les enfants tentaient d’échapper aux situations difficiles. Ces éloges étaient démotivants et nuisaient aux performances. En revanche, les enfants qui, dans l’étude, étaient félicités pour leurs efforts et encouragés à essayer quelle que soit l’issue, étaient plus enclins à affronter les défis et à les apprécier. Prenez l’habitude de louer les efforts sincères que fait l’enfant, tant à l’école qu’à la maison.
Soyez honnête dans vos éloges
Quand un enfant est devant un obstacle, il est naturel de vouloir le réconforter. Il arrive souvent que des parents bien intentionnés réagissent à l’échec de leur enfant en lui disant « tu t’en es tiré brillamment » ou « tu es la meilleure. » Ces paroles sont réconfortantes sur le moment, mais, finalement, la nouveauté (et la crédibilité des parents) s’estompe.
Les enfants sont intelligents. Ils apprennent vite à reconnaître les éloges et les encouragements vides de sens. Quand un enfant capable fait du bon travail sans beaucoup d’efforts, un éloge appuyé lui enseigne que faire peu d’efforts est louable. Un enfant qui a le sentiment que les éloges qu’il reçoit ne sont pas mérités ne développe pas un sentiment d’auto-efficacité. Dans une telle situation, il se sentira probablement insuffisamment stimulé. Pour inculquer l’auto-efficacité, essayez de revoir à la hausse vos normes et attentes envers votre enfant pour qu’il se sente davantage aiguillonné.
Soulignez les atouts de votre enfant
Quand votre enfant subit un revers, aidez-le à prendre conscience de ses forces. Commencez par admettre l’existence du revers ou de l’obstacle : « c’est décevant pour toi. Je comprends que tu sois contrarié. » Indiquez ensuite des atouts déterminés qu’il pourra exploiter la prochaine fois : « tu as très bien chanté les notes graves », « tes tirs en suspension étaient très puissants. » En soulignant ses forces, vous aidez aussi l’enfant à porter sur la situation un regard constructif au lieu d’un regard négatif. En mentionnant ces aptitudes ou atouts, vous aidez votre enfant à s’en servir pour faire face aux situations difficiles : « tu as une grande capacité d’expression de tes sentiments. En quoi est-ce que ça peut t’aider dans ce cas-ci? » ou « tu fais de très belles passes. Comment pourrais-tu en tirer parti au prochain match? ».
Il faut de la pratique pour avoir des réactions adaptées au vécu de l’enfant. Les parents qui développent cette compétence ont le sentiment de communiquer plus honnêtement avec leurs enfants. À long terme, l’effort sera payant pour vous et pour votre enfant.
Montrez l’exemple
Les enfants sont des observateurs attentifs. Ils écoutent ce que vous dites et regardent ce que vous faites. Plus un enfant a l’impression de ressembler à la personne qu’il observe, plus la réussite ou l’échec de cette personne façonne ses convictions concernant ses propres capacités. Les principaux modèles de rôle d’un enfant sont ses parents. Faites part de vos propres déceptions et de votre volonté de vous efforcer d’atteindre un but. Exprimez continuellement la conviction que vous allez réussir. En vous voyant persévérer pour atteindre un objectif ou surmonter un obstacle, votre enfant en déduira qu’il peut lui aussi gérer son environnement.